The article discusses the teaching of citizenship in literature in language classes through ICT (Information and Communication Technologies for Education). This work is set in a context where teaching civic values is essential in the educational journey of Moroccan learners, focusing on themes within complete works that highlight citizenship. Students are encouraged to engage in critical reflection and develop a deeper understanding of moral dilemmas and societal issues when analyzing a literary text. Teachers in a Moroccan context are tasked with addressing themes from works related to identity, conflicts, and national, universal, and cultural transformations, analyzing characters and situations presented in the narratives of these works.The use of ICT tools has become crucial for this new generation. Digital tools help enrich diverse pedagogical practices for teaching citizenship, assisting learners in transitioning from theory to practice. Students are encouraged to collaborate and share in an interactive environment where respect and civic values, conveyed through the works, prevail. This approach diversifies pedagogical strategies, making learning more engaging, fun, and adapted to the expectations of the new generation. However, ICT is not the ultimate solution to solve the challenges in education, as its usage remains limited and faces numerous disadvantages.
De nos jours, on fait face à une génération qui est attachée à la technologie, c’est une époque qui a révolutionné le monde et tous les domaines sans exception, l’internet est devenu omniprésent dans notre vie professionnelle, sociale et quotidienne.
Le Covid-19 a fait apparition d’une nouvelle révolution technologique, cette crise sanitaire mondiale a imposé une rupture dans le temps, laissant la chance à une nouvelle ère numérique d’envahir toutes les activités professionnelles, éducatives et sociales.
Notre article se focalise sur le domaine de l’éducation, et spécialement les TICE qui ont soudainement pris une place centrale pour assurer les cours d’apprentissage.
Les établissements scolaires, du primaire aux universités, ont été incités à faire appel à des outils de visioconférence et à des plateformes en ligne pour permettre d’accéder aux contenus pédagogiques à distance.Bien que la pandémie ait initialement accéléré l’adoption des TICE en réponse à une crise, leur utilisation continue de régner dans divers domaines. Cette crise sanitaire a agi comme catalyseur pour l’adoption généralisée des TICE. Cette évolution a fait preuve d’une transformation durable des TICE en mettant en lumière son rôle crucial dans le domaine éducatif.Cette transformation a non seulement accéléré l’intégration des TICE mais a également mis en question la relation entre l’enseignement de la littérature au moyen des TICE et la citoyenneté.
Dans quelle mesure les TICE (technologie d’information et de communication éducatives) contribuent-elles dans l’enseignement de la citoyenneté à travers la littérature ?
Hypothèse 1 : Les TICE favoriseraient la collaboration des apprenants et leur participation
Les TICE offrent des outils technologiques interactifs à travers des forums et des plateformes qui facilitent la collaboration des apprenants en classe de langue en les invitant à réfléchir ensemble et en construisant des valeurs citoyennes
Hypothèse 2 : Les TICE favoriseraient une pédagogie différenciée
Les TICE incitent les enseignants à adapter les contenus aux besoins des apprenants, en utilisant des pédagogies adoptées aux besoins des apprenants et cela encourage l’élève qui pourrait suivre les textes littéraires à son rythme.
Hypothèse 3 : Les TICE faciliteraient l’enseignement de la citoyenneté en littérature
Les TICE pourraient être considérées comme un pont entre la théorie et la pratique puisque les élèves pourraient pratiquer les thèmes traités de la citoyenneté en littérature à travers les moyens numériques comme le respect des autres, la solidarité, etc.
Cet article est constitué de cinq parties dont la première est consacrée aux différentes définitions de citoyenneté, la deuxième traite de la citoyenneté en littérature, ensuite la troisième partie où la citoyenneté est analysée en littérature dans le système éducatif marocain, pour en finir avec la dernière partie qui contient deux paragraphes consacrés à l’intégration des TICE dans l’enseignement de la citoyenneté en littérature dans le système éducatif marocain en mettant l’accent sur les défis et les solutions de l’usage des TICE.
Définition de la citoyenneté :
La citoyenneté est un terme dont sa définition change au fil du temps. En général, elle se définit comme une appartenance à un Etat qui implique des droits et des devoirs. Elle touche à la fois le domaine juridique comme le droit de vote et une dimension plus subjective liée à l'identité et à l'engagement civique dans la société.
Dans le dictionnaire Larousse, la citoyenneté est généralement définie comme suit :
« La citoyenneté procure un sentiment d'appartenance à une même communauté nationale ainsi que la possibilité d'une participation active à la vie publique et politique. Dès lors que l'État « délivre » le statut de citoyens à ses membres, ceux-ci peuvent s'en sentir redevables comme ils peuvent à tout moment invoquer la revendication de leurs droits fondamentaux. La notion de citoyenneté implique un rapport étroit entre l'État et ses citoyens, qui peuvent être déchus de leurs droits momentanément ou définitivement pour conduite « illégale » ».[1]
La définition de la citoyenneté a pris une place majeure même en littérature chez les grands auteurs de la littérature française, on cite :
Aristote dans La Politique :
« Le citoyen est celui qui participe à la justice. La citoyenneté ne se limite pas à la possession de droits, mais implique aussi une participation active à la vie de la cité. »[1]
Aristote explique que la citoyenneté ne réside pas seulement dans la possession des droits mais aussi dans l’engagement actif et civique dans la société puisque le citoyen peut influencer le cours de la justice.
Jean-Jacques Rousseau dans Du Contrat Social :
« Chaque homme est un citoyen, mais tous les citoyens ne sont pas des hommes. »[2]
Rousseau insiste sur le rôle de citoyen en montrant que le fait d’être un citoyen veut dire être engagé dans la société.
La citoyenneté a une définition très riche et difficile à cerner, mais on ne peut pas nier que tous les penseurs et les définitions se mettent d’accord que tout homme est un citoyen possédant des droits et des devoirs, mais un bon citoyen veut dire un homme conscient de ses devoirs, faisant l’équilibre entre ses droits et ses devoirs pour être engagé dans une société civique tout en visant un bien commun.
Citoyenneté et littérature :
La citoyenneté est sans doute l’une des priorités de la littérature, c’est un thème qui traverse de nombreuses œuvres et époques, nous le voyons souvent exploré dans les récits qui traitent l’identité, les droits et les responsabilités des hommes dans la société.
La littérature ne fait pas appel seulement aux droits de l’hommes dans ses textes, mais aussi aux devoirs et aux engagements de l’individu dans une société civique qui vise le bien commun.
Les Misérables[1]de Victor Hugo est considéré parmi les grandes œuvres qui ont marqué l’histoire littéraire dont l’idée de la citoyenneté se traduit par le personnage Jean Valjean qui incarne la dignité et la justice sociale.
La littérature a pour but d’inciter le citoyen à se poser la question sur son rôle dans la société tout en analysant le rôle des personnages qui représentent la citoyenneté et qui sont actifs dans la société.
Quant à Alexis de Tocqueville cite dans De la démocratie en Amérique que « les citoyens doivent être formés à l’exercice de leurs droits et à la conscience de leurs devoirs »[2], posant la question sur l’importance d’éduquer les citoyens et de les former sur leurs droits et leurs devoirs pour qu’ils puissent être conscients de leur responsabilité civique.
Ainsi, la littérature est considérée comme un espace où les réflexions humaines et philosophiques se rencontrent en se mettant d’accord sur la contribution de la compréhension de la citoyenneté comme un droit à revendiquer et comme une responsabilité à exercer, tout en abordant une réflexion critique sur les luttes et les injustices qui existent dans tous les domaines du monde contemporain.
Nous trouvons entre la littérature et la citoyenneté une interconnexion depuis que la littérature a vu la lumière, sans omettre qu’elle est considérée comme vecteur qui invite les lecteurs à s’engager activement dans le débat public et à participer à la vie civique, en considérant la littérature non seulement comme miroir qui reflète l’intérêt de la société, mais aussi un moteur de changement social.
[1] Hugo, V. (1862). Les Misérables. A. Lacroix, Verboeckhoven & Cie.
[2] Tocqueville, A. de. (1835). De la démocratie en Amérique (T. 1, trad. par H. Reeve). G. L. S. & Co.
Enseigner la citoyenneté dans la littérature permet d’offrir une perspective enrichissante pour mieux comprendre les valeurs, les responsabilités et les défis auxquels les citoyens sont confrontés, spécialement dans le contexte de la société marocaine.
La littérature est considérée comme un moyen d’expression artistique et miroir de la réalité sociale, elle joue un rôle crucial dans la formation de la conscience citoyenne et dans la compréhension aux droits et aux devoirs des citoyens. [[1]].a montré que la lecture de fictions littéraires aide à améliorer la capacité des lecteurs à comprendre et à ressentir les émotions des autres.
Au Maroc, cette idée prend une importance particulière, puisque cette thématique s’inscrit dans une vivacité d’ouverture et de modernisation, tout en respectant les traditions et les valeurs nationales.
Les œuvres intégrales au programme ont pour but de bien préparer les élèves depuis le primaire à bien interpréter le texte francophone.
Le système éducatif marocain vise les approches par compétence, selon P.Perrenoud « Une capacité d’agir efficacement dans un type défini de situations, capacité qui s’appuie sur des connaissances mais ne s’y réduit pas »[4]
Pour atteindre cette approche, les contenus du module s’articulent principalement autour d’œuvres littéraires et de textes divers qui traitent de différents thèmes dont le thème principal qui rassemble tous ces récits est : la citoyenneté.
Ainsi, dans les orientations pédagogiques, nous trouvons parmi les objectifs majeurs de l’analyse des textes littéraires est : sensibiliser aux valeurs nationales et universelles.
Nous voyons l’importance de l’analyse approfondie spécialement dans le secondaire qualifiant, où les œuvres intégrales font l’objet principal de l’opération enseignement-apprentissage.
Avant de discuter et d’analyser le thème de la citoyenneté dans les œuvres intégrales, nous allons, tout d’abord, désigner les œuvres choisies par le ministère qui font actuellement l’objet des supports dans tous les établissements marocains.
Le tronc commun qui est la première année au secondaire qualifiant après avoir réussi le cursus collégial, où les enseignants sont menés à enseigner des nouvelles réalistes la ficelle[2] et aux champs[[3]] de Maupassant, des nouvelles fantastiques le chevalier double[[4]] de Théophile[[5]] de Prosper Mérimée, sans oublier le Bourgeois gentilhomme[[6]] de Molière.
A la première année du baccalauréat :[[7]]d’Ahmed Sefrioui, un roman francophone maghrébin,[[8]]de Jean Anouilh, une tragédie moderne,[[9]] de Victor Hugo, un roman à thèse.
A la deuxième année du baccalauréat : Candide ou l’optimisme[[10]] de Voltaire, un conte philosophique, Il était une fois un vieux couple heureux[[11]]de Mohammed Khair-Eddine, un roman maghrébin francophone, et Le père Goriot[[12]]de Balzac, un roman réaliste.
Ce sont des œuvres où la citoyenneté est omniprésente, et cela invite l’enseigne à l’aborder à travers les personnages et les thèmes du texte.
[1] Mar, R. A., Oatley, K., Hirsh, J., de la Paz, J., & Peterson, J. B. (2006). Explorer le lien entre la lecture de fictions et l'empathie : éliminer les différences individuelles et examiner les résultats. Personality and Social Psychology Bulletin, 32(5), 603-614.
[2] Maupassant, G. de. (1888). La Ficelle. Éditions de la Nouvelle Revue.
[3] Maupassant, G. de. (1887). Aux champs. Paris : A. Lacroix, Verboeckhoven & Cie.
[4]Gautier, T. (1845). Le Chevalier Double. Revue de Paris.
[5] Mérimée, P. (1837). La Vénus d'Ille. Paris : G. Belin.
[6] Molière. (1670). Le Bourgeois Gentilhomme. Paris : G. Billaine.
[7] Sefrioui, A. (1954). La Boîte à Merveilles. Éditions G.-P. Maisonneuve & Larose.
[8] Anouilh, J. (1944). Antigone. Paris : Éditions de la Table Ronde.
[9] Hugo, V. (1829). Le Dernier Jour d’un Condamné. Paris : A. Lacroix, Verboeckhoven & Cie.
[10] Voltaire. (1759). Candide ou l'Optimisme. Paris : Cramer.
[11]Khair Eddine, M. (1995). Il était une fois un vieux couple heureux. Éditions du Seuil.
[12] Balzac, H. de. (1834). Le Père Goriot. Paris : Werdet.
Dans les nouvelles Aux champs et La ficelle de Guy de Maupassant, la citoyenneté occupe une place majeure mais d’une façon sous-jacente, à travers les thèmes liés à la pauvreté, aux classes sociales et aux relations familiales dans la première nouvelle, alors que dans la deuxième nouvelle nous trouvons des questions liées à la méfiance et aux préjugés sociaux.
Ces deux nouvelles incitent les élèves à réfléchir aux comportements et aux valeurs qui fontde lui un bon citoyen tout en développant un sens critique.
Le chevalier Double et La Vénus D’Ille, qui font l’objet de nouvelles fantastiques, ont aussi visé la citoyenneté en traitant les valeurs comme le courage, l’honneur, la justice et la responsabilité dans la première nouvelle, alors que dans la deuxième nouvelle, le lecteur est invité à réfléchir aux limites de la rationalité et de l’influence des croyances collectives sur les décisions des individus.
Ainsi, dans Le bourgeois gentilhomme de Molière, la citoyenneté est abordée à travers les questions de classe, de statut social et d’appartenance à une communauté sociale, cette inégalité des classes sociales et la valorisation des apparences ont été critiquées par Molière.
En première année du baccalauréat, les trois œuvres offrent une cohérence entre les thèmes abordés. Chaque œuvre traite des perspectives complémentaires, par exemple dans La Boite A Merveilles priorise la solidarité sociale et le respect parental ; Antigone illustre le courage de dire « non » face aux lois ; et Le Dernier Jour D’un Condamné qui défend les droits humains et la dignité.
Enfin, en deuxième année du baccalauréat, Candide ou l’optimisme, Il était une fois un vieux couple heureux et Le père Goriot sont des leçons de citoyenneté traitées directement, en mettant l’accent sur l’importance des valeurs telles que la justice, la tolérance, la solidarité, le respect des autres et des traditions.
Dans la transposition didactique interne de ces œuvres, les enseignants abordent ces thèmes intelligemment dans différentes activités, laissant la liberté aux élèves de s’exprimer et d’échanger leurs idées dans le but de former un lecteur confirmé, apte à critiquer et à défendre ses valeurs sociales.
L’université marocaine n’a pas échappé à l’intégration de la citoyenneté dans le programme littéraire. Ce thème est abordé à travers une diversité d’œuvres littéraires, tant marocaines qu’internationales, qui soulignent les droits et les devoirs des individus au sein de leur société.
Dans les départements de littérature, les œuvres d’auteurs marocains comme Driss Chraibi, avec La civilisation, ma Mère !...[[1]] , Taher Benjelloun avec L’enfant du sable[[2]], Abdelkébir Khatibi, ou encore Fouad Laroui sont souvent étudiés pour leurs perspectives de citoyenneté dans le contexte marocain.
La conscience de son identité et de ses droits symbolise la quête de citoyenneté et de liberté au sein de la société marocaine dans les œuvres de ces écrivains.
En parallèle, les universités marocaines font appel aussi aux œuvres classiques de la littérature française et mondiale comme L’homme révolté[[3]] d’Albert Camus, Les misérables de Victor Hugo qui permettent aux étudiants de voir comment la littérature peut servir de moyen de contestation et réflexion sur les valeurs citoyennes dans différents contextes historiques et sociaux.
Ces études littéraires incitent les étudiants à réfléchir à la citoyenneté comme concept dynamique, qui traite non seulement les droits mais aussi les devoirs et les engagements éthiques envers la société.
En somme, l’objectif de l’enseignement de la littérature à l’université marocaine est de former des citoyens éclairés, capables de prendre et de contribuer aux problèmes de la société moderne.
La littérature devient un pont entre le passé et le présent, national et international, offrant une perspective humaniste engagée aux étudiants au sein de leur communauté.
« S’inscrire dans son époque est nécessaire (ne serait-ce que pour la contester), mais doit toujours être contrebalancé par l’accès à une culture multiséculaire et multimillénaire, qui passe par les humanités, la littérature, l’histoire ou encore les langues anciennes »[[4]]. (Morin, 2020 - 25).
Dans cette citation, Edgar Morin met l’accent sur l’importance du développement intellectuel et culturel de chaque individu : l’engagement dans le présent et le lien avec l’histoire humaine.
E.Morin invite l’individu à s’inscrire dans son époque en comprenant les enjeux actuels et en participant aux débats. Cela permet à l’individu de devenir conscient des défis contemporains en les contestant.
Etre ancré dans le présent veut dire aussi résister à l’injustice et aux problématiques de son époque.
Cependant, cette citation explique que cet engagement ne doit pas cerner que le présent, mais aussi il doit être contrebalancé par un accès aux savoirs anciens.
« La culture multiséculaire et multimillénaire » veut dire la connaissance des humanités, c’est là où nous trouvons l’importance de la littérature qui est le lien le plus fort entre le passé et le présent. L’individu est invité à puiser dans l’expérience et la sagesse accumulées par l’humanité à travers les âges.
En résumé, l’équilibre entre la connaissance du passé et l’engagement dans le présent est essentiel pour former un bon citoyen qui bénéficie de la profondeur historique et cultuelle de l’humanité et qui est conscient et critique face aux réalités de son époque.
[1] Chraïbi, D. (1972). La Civilisation, ma Mère… ! Éditions du Seuil.
[2] Ben Jelloun, T. (1985). L'Enfant du sable. Éditions du Seuil.
[3] Camus, A. (1951). L'Homme révolté. Éditions Gallimard.
[4] Morin, E. (2020). La voie : Pour l'avenir de l'humanité. Collection Points.
L’intégration des TICE dans le développement de la citoyenneté en littérature :
Les TICE ont envahi le monde de l’éducation après la crise sanitaire mondiale, leur utilisation est devenue cruciale dans toutes les disciplines. De nouvelles études qui favorisent l’enseignement à travers les TICE ont vu le jour pour encourager cette nouvelle méthode d’enseignement. Des nouvelles applications et plateformes ont été mises en valeur pour faciliter l’enseignement numérique comme Google Classroom et Moodle qui permettent aux étudiants d’échanger leurs idées et de collaborer dans des projets littéraires.
Selon un rapport de l’UNESCO[[1]] (2013), ces environnements numériques incitent les étudiants à une participation active dans un climat de discussion enrichissant, et cela se fait à travers la création des groupes de discussion en ligne qui permettent aux étudiants d’explorer des thématiques littéraires sous différents angles, en les aidant à renforcer leurs capacités, à argumenter et à discuter leurs points de vue.
L’enseignement de la littérature à travers les TICE aide à inculquer les valeurs de la citoyenneté aux étudiants en offrant de nombreux avantages.
L’intégration des outils numériques interactifs et collaboratifs mène les étudiants à mieux comprendre et s’approprier les concepts de citoyenneté.
Les TICE renforcent l’engagement et la participation active en impliquant les valeurs citoyennes, selon Jean Jacques Rousseau « Le but de l’éducation est de former des citoyens actifs, capables de contribuer au bien commun »[[2]]et c’est bien à travers les TICE que ce but est atteint, parce qu’ils facilitent les discussions en ligne et les débats virtuels, l’étudiant devient acteur de son propre apprentissage et responsable de ses opinions et expressions.
Les élèves, par exemple, peuvent débattre les dilemmes éthiques de Candide en échangeant les idées dans un climat qui respecte les opinions divergentes, « Etre citoyen, c’est participer au monde commun, en contribuant à la discussion et au débat »[[3]]la définition que Hannah Arendt donne à la citoyenneté et qui incarne les objectifs de l’enseignement de la citoyenneté.
Les TICE fournissent aussi une analyse approfondie des œuvres littéraires, et cela développe chez les étudiants un esprit critique et une capacité de jugement moral. En utilisant des cartes mentales pour analyser les personnages et leurs actions, les élèves sont amenés à critiquer et à évaluer le choix des personnages, Albert Einshtein souligne « L’éducation est ce qui reste après que l’on a appris à l’école »[[4]], l’étudiant se confronte à des choix et des conséquences imaginaires qui influencent sa compréhension durable de l’éthique et ses responsabilités citoyennes.
Les TICE visent tous types d’apprenants puisqu’on utilise des podcasts et des vidéos, que se soit un élève auditif ou visuel, l’apprentissage devient accessible et adapté en variant les supports, un élève visuel peut préférer une vidéo tandis qu’un élève auditif préfère les podcasts. Cette approche met en valeur la citoyenneté en permettant à chaque élève de se sentir valorisé et non marginalisé.
Sans omettre que la littérature permet aussi aux élèves de s’ouvrir sur des perspectives et des cultures diverses, et cela devient facile en utilisant les TICE puisque les enseignants font appel à des podcasts, vidéos et forums de discussions. Demander aux élèves de faire un documentaire sur les droits de l’homme en étudiant Le dernier jour d’un condamné permet aux élèves de renforcer leur compréhension des droits et de la dignité humaine.
L’ouverture sur d’autres cultures à travers l’analyse des œuvres promeut la tolérance et le respect des différences. Les outils numériques incitent les élèves à faire des projets en groupe, ce qui développe la solidarité chez les élèves, les projets collaboratifs encouragent les élèves à coopérer et échanger les idées avec solidarité et dans un esprit d’équipe, John Dewey considère l’éducation comme moyen de « vivre ensemble »[[5]], cet objectif est renforcé par l’enseignement des TICE qui favorise la solidarité, donc cela vise la pratique puisque les élèves sont appelés à réaliser des travaux en groupe, ainsi que la littérature favorise cet esprit en étudiant des exemples à travers les analyses des personnages dans les œuvres.
Les TICE permettent aux enseignants de suivre le niveau de chaque élève, Maria Montessori[[6]] favorise l’individualité dans l’éducation, comme ils facilitent aussi l’accessibilité et l’adaptation puisque chaque élève peut s’exprimer librement et contribuer à l’apprentissage collectif, c’est une approche évoquée par Lev Vygotsky où il fait appel à l’apprentissage collectif « l’apprentissage est un processus social »[[7]].
Défis et Solutions :
Malgré les avantages des TICE, les défis de son utilisation restent nombreux, dont le plus grand obstacle est l’équité d’accès, d’après des recherches effectuées[[8]] les étudiants des milieux défavorisés rencontrent des difficultés pour accéder aux technologies nécessaires. Les institutions doivent s’intéresser à ces régions pour mettre en place des initiatives dans le but de garantir un accès équitable.
De plus l’usage des TICE de la part des enseignants reste restreint, non seulement l’utilisation de ces technologies numériques mais aussi son utilisation pour atteindre des objectifs numériques. D’après Robert Bibeau[[9]], dans un article où il a étudié l’utilisation des TICE au Québec et en Amérique, il insiste sur la formation des enseignants qui doivent se préoccuper des élèves avant de s’occuper des outils, il invite les responsables à mettre en place une vision pédagogique qui contient des approches constructive, béhavioriste, cognitive et socio-constructive.
Les TICE ont un impact positif sur les élèves dont l’amélioration des résultats scolaires, l’opération cognitive d’ordre supérieur, la motivation et l’intérêt des élèves.
Enfin, un autre défi réside dans l’utilisation des TICE, qui est l’évaluation des compétences littéraires dans un environnement numérique. Les méthodes classiques d’évaluation ne sont plus adéquates aux technologies numériques.
Il faut faire appel à de nouvelles méthodes pour mesurer l’acquisition des compétences.
L’enseignant peut mettre en place des quiz interactifs et des évaluations formatives qui lui facilitent la tâche de la correction et de remédier les lacunes individuellement.
Ces évaluations sont souvent rapides et motivantes, elles permettent aux enseignants un retour immédiat et cela les aide à identifier les problèmes d’apprentissage et à suivre l’évolution du travail en renforçant les compétences importantes dans la citoyenneté.
Les discussions et forums de classe proposés par les plateformes d’apprentissage comme Moodle permettent aux étudiants une certaine liberté de discuter et de traiter des sujets et des thèmes en ligne, et cela aide l’éducateur à superviser les échanges et leur capacité de défendre leurs opinions surtout pour ceux qui sont timides et qui ne peuvent pas participer sous pression des regards de leurs copains de classe.
Ces avantages acquis de cet usage aident à renforcer les valeurs citoyennes et les inculquer indirectement chez les élèves.
Les diaporamas, les présentations vidéos sur des thèmes de la citoyenneté étudiés dans les œuvres ont un double objectif puisque les évaluations peuvent être considérées comme un moyen pour stimuler la créativité des élèves, et aussi ils permettent aux élèves d’utiliser leurs compétences techniques.
L’auto-évaluation et évaluation par les pairs sont deux méthodes qui favorisent la réflexion critique et le développement de la citoyenneté. Les élèves sont amenés à évaluer leur propre travail et celui de leurs camarades sur des plateformes comme Google Classroom ou Microsoft Teams, où les commentaires constructifs et respectueux sont renforcés.
L’évaluation au moyen des TICE rend l’évaluation plus interactive et collaborative, elle permet aux enseignants de mesurer les compétences littéraires et citoyennes des élèves tout enrichissant le processus d’apprentissage.
[1] UNESCO. (2013). Le rôle des TIC dans l'éducation et l'apprentissage. Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture. https://unesdoc.unesco.org/
[2] Rousseau, J.-J. (1762). Émile, ou De l'éducation. Chez Barrillot et fils.
[3] Arendt, H. (1958). La condition de l'homme moderne (A. Borel, trad.). Paris : Éditions Calmann-Lévy.
[4] Einshtein, A. (n.d.). L'éducation est ce qui reste après l'école. Citation trouvée dans Le livre des citations d'Albert Einstein.
[5] Dewey, J. (1916). Démocratie et éducation : Introduction à la philosophie de l'éducation. Éditions Alcan
[6] Montessori, M. (1966). L'esprit absorbant de l'enfant (M. Dehay, trad.). Paris : Éditions Desclée de Brouwer.
[7] Vygotsky, L. S. (1985). Le développement des processus psychologiques supérieurs (J. M. B. Yvorel, trad.). Paris : Éditions La Découverte.
[8] Jones, A. (2020). Les obstacles à l'accès aux technologies dans les communautés défavorisées. Revue de l'éducation et des technologies, 45(3), 210-220.
[9] Bibeau, R. (2020). L'impact des TICE sur l'enseignement au Canada et aux États-Unis : Une étude comparative. Revue Canadienne d'Éducation et Technologie, 15(2), 120-135.
En guise de conclusion, dans un monde où les écrans occupent une place majeure dans la vie quotidienne, l’intégration des TICE dans le processus éducatif est devenu crucial. Les enseignants se sont trouvés obligés à utiliser les outils numériques face aux « digital natives », qui veut dire la nouvelle génération qui a grandi et qui est familière avec la technologie, dans le but d’attirer leur attention puisque les méthodes classiques ne les intéressent plus. L’usage des TICE facilite la communication et l’apprentissage, il rend le cours plus dynamique et interactif.
Les outils numériques permettent aux élèves timides de s’exprimer librement et de réduire leur anxiété de commettre des fautes, et cela leur permet d’apprendre les valeurs citoyennes à travers la littérature dans les œuvres intégrales qui proposent des thèmes qui traitent la citoyenneté, et les enseignants encouragent les étudiants à développer des compétences diverses de manière ludique et autonome pour rendre l’éducation plus accessible et adaptée aux exigences de notre époque.
En s’appuyant sur des thèmes pertinents des œuvres intégrales, les éducateurs sont capables de former de bons citoyens conscients de leurs droits et de leurs devoirs.
Il ne faut pas négliger les défis de l’usage des TICE pour que cette méthode soit plus bénéfique et comme ça l’éducation pourrait devenir un véritable moteur de citoyenneté active.
The authors declare that they have no conflict of interest
No funding sources
The study was approved by the de Lettres, et des Arts Université Ibn Tofail, Kénitra, Maroc.
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